Histoire de la Cité Scolaire

Du Collège d’Anchin à la Cité Scolaire.
A l’origine de notre établissement , il y a le Collège d’Anchin où les jésuites enseignent sous le patronage de l’Abbaye et le contrôle de l’Université créée à Douai en 1561. Le roi d’Espagne Philippe II donne son approbation et l’inauguration a lieu en 1568 . En raison du succès de l’enseignement, les abbés d’Anchin agrandissent leur propriété et construisent de nouveaux bâtiments, notamment en 1609 l’actuelle Chapelle Berthoud, qu’on appelait « salles aux actes », destinées aux réunions générales et aux soutenances de thèses.

Le collège est riche : ses revenus sont constitués par la dotation de l’Abbaye d’Anchin, de fermages, de loyers de maisons qui rejoignent rues Morel et Saint-Jacques. Il draine ses élèves de toute l’Europe : en 1702, il compte jusqu’à 1250 élèves, philosophes, théologiens, humanistes.On y enseigne aussi la physique, les sciences, les mathématiques. Ainsi pendant près de deux siècles, les jésuites au Collège d’Anchin ont instruit des dizaines de milliers de jeunes gens.

En 1765, l’ordre étant dissous en France, l’établissement devient Collège Royal, puis Collège National en 1790.
En 1795, l’enseignement secondaire est rétabli par la création des écoles centrales et, devenu chef-lieu du Département du Nord, Douai brigue l’honneur d’obtenir l’installation d’un lycée dans le collège d’Anchin .
La Société d’Agriculture, Sciences et Arts fait valoir que la ville possède d’immenses bâtiments ayant contenu des collèges fréquentés par « des élèves de la ci-devant Flandre, de la ci-devant Belgique, de l’Ecosse, de l’Irlande et de l’Angleterre, même de la Russie et des Pays-Bas autrichiens » . Le préfet approuve la candidature de la ville « placée au milieu du département le plus peuplé de la République, qui compte 33 villes » ; de plus, « on y jouit du calme le plus parfait et de l’air le plus salubre » . Enfin , « aux élèves sortis du Lycée, Douai offrira son école d’artillerie, sa fonderie de canons, son arsenal de construction, sa salpétrière, son tribunal d’appel ».
Par suite , la prépondérance du lycée décline en raison de la création d’autres lycées (Valenciennes, Tourcoing, Lille, depuis 1845), d’écoles supérieures ou professionnelles, et du transfert des Facultés de Lettres et de Droit à Lille en 1887 .
Les deux guerres mondiales endommagent gravement les installations. En 1914, le lycée est affecté au service d’un hôpital, puis transformé en caserne. 52 anciens élèves sont tués pendant la « grande guerre » .
A la veille de la deuxième guerre mondiale , on dénombre plus de 600 élèves dont 110 préparant les grandes écoles (Saint-Cyr, Polytechnique, Ecole normale supérieure, Ecole centrale, Ecole des Mines, etc…) .
En 1940/1944, le lycée est presque entièrement détruit, en même temps que le musée et la bibliothèque où brûlent plusieurs dizaines de milliers d’ouvrages du Collège d’Anchin. Seule subsistent la Chapelle Berthoud .
Après 1945, en attendant sa reconstruction, des bâtiments provisoires sont installés sur la Place du Barlet .
Dés 1951, on décide de reconstruire le lycée à son ancien emplacement, agrandi de la caserne Conroux, et l’inauguration du lycée actuel a lieu le 1er février 1959.

 

 

Albert Châtelet

Albert Châtelet (1883-1960) est un homme politique et scientifique français.

Biographie

Entré à l’École normale supérieure en 1905, il est reçu à l’agrégation de mathématiques en 1908 et devient professeur de lycée à Tours. Docteur en 1913, il devient maître de conférences de Mécanique à Toulouse, puis à Lille. En plus de son service à la Faculté des sciences de Lille, il est chargé d’un cours de mathématiques spéciales à l’Institut industriel du Nord (École centrale de Lille). Il devient ensuite professeur de mathématiques générales puis professeur de mécanique rationnelle et doyen en 1921.

En 1924 il est nommé recteur de l’Académie de Lille. De ses treize années de rectorat, on retiendra le grand nombre de reconstructions scolaires de l’après guerre, et les appuis qu’il a apportés aux « méthodes nouvelles » de l’enseignement. En 1937 il est nommé directeur de l’enseignement du second degré, jusqu’en 1940. Dans son court séjour au ministère de l’éducation il a participé à la « réforme Jean Zay» refusée par le Sénat, et reprise dans ses principes par la commission Langevin-Vallon en 1946. Il est aussi directeur des Éclaireurs de France. En 1945, il est nommé à la chaire d’arithmétique et théorie des nombres de la Faculté des sciences de Paris. Il a ouvert en France des voies de recherche offertes par l’école allemande d’arithmétique. En 1949 il succède à Jean Cabannes au décanat jusqu’à sa retraite en 1954. Il est alors partie prenante dans le projet de construction de l’université Jussieu sur l’emplacement de l’ancienne halle aux vins.

Après sa retraite, il assume la présidence de l’Union rationaliste (1955-1960) et participe à d’autres associations (Bureau Universitaire de Statistiques, BUS, 1954). Il est présenté par l’Union des forces démocratiques comme candidat à la présidence de la République le 21 septembre 1958 : il recueille 8,46 % des voix des grands électeurs.

Œuvre

Les travaux d’Albert Châtelet concernent la théorie des nombres et la théorie des groupes. Il est aussi l’auteur de plusieurs manuels.

Postérité

Portent son nom :