Présenté par Mathilde REGNIER, Romane ANTIOCHUS, Ouahiba AMARA et Kayane CHATER.

Naphtal Zorman,
en uniforme de la Légion étrangère, 1939.
Collection privée de Miriam Borowsky.

Naphtal ZORMAN (1901 – 1944)

Pendantles années 30, des milliers de Polonais juifs ont fui les persécutions antisémites de leur pays pour rejoindre la France, perçue comme un refuge démocratique. Parmi ces personnes se trouvait Naphtal Zorman, né le 4 juillet 1901 à Varsovie. Il habitait Waziers et tenait un magasin de vêtements avec sa femme Hélène, rue Antoine-Coët. Ils avaient deux enfants Maurice et Miriam. Il était très proche de l’une de ses sœurs, Genta, mariée à Isaak-Oscar Zaidman, et domiciliée à Douai. Il entretenait aussi des liens avec son autre sœur, Syma, mariée à Félix Ksiazenicer, mais elle habitait Bar-le-Duc. Naphtal Zorman était un père aimant et considérait sa nièce, fille de sa sœur Genta, et également prénommée Miriam, comme sa fille. Il était jovial et extraverti, aimait son métier et faire des blagues à ses neveux qui l’appelaient affectueusement « Naphtali », ou « Naphtoul ».

     C’est à 38 ans, peu après la déclaration de guerre, qu’il s’engagea à Valenciennes dans le 23e Régiment de marche (R.M.V.E) de la Légion étrangère, où il est devenu sergent. Il a servi ce régiment jusqu’à sa dissolution, en octobre 40, et a été démobilisé à Montauban en décembre 1940.

     Réfugié à Boulogne-sur-Gesse (Haute-Garonne) avec sa famille et celle de sa soeur, il s’engage dans la Résistance française dans un réseau dépendant de Toulouse dès mai 1942, sous les ordres du Lieutenant Lagueneste. Il travaille par ailleurs dans une scierie. Mais, recherché, car réfractaire au S.T.O, il décida de revenir à Waziers avec sa femme et ses enfants ; il y rejoignit, avec le grade de sergent, le réseau F.T.P.F (Francs-Tireurs et Partisans Français) « Suzanne Blin » d’août à octobre 1943, sous les ordres de Voltaire Dhennin. C’est dans le cadre d’une action de sabotage que, le 18 septembre 1943, Naphtal Zorman fit sauter le dépôt de munitions du camp d’aviation de Vitry-en-Artois. Recherché activement par la Gestapo, il s’enfuit sur les ordres du réseau pour rejoindre un maquis au sud de la France. Mais il fut retrouvé et arrêté à Marseille, par la Gestapo, pour ensuite être emprisonné à la prison des Beaumettes. Il y retrouva son beau-frère Oscar Zaidman, arrêté à Boulogne-sur-Gesse.

     Il fut, par la suite, transféré au camp de Drancy le 23 avril 1944, avec Oscar Zaidman. Puis, le 15 mai 1944, il fut déporté dans le convoi 73, en direction d’abord de Kaunas, puis de Tallinn, avec 900 hommes (voir la présentation de ce convoi). Comme la moitié des hommes de ce convoi a été assassinée à Kaunas, et l’autre en partie à Tallinn, à ce jour, on ne sait pas où Naphtal Zorman a été assassiné.


Sources :

– Dossier de FFI, Archives de la Défense, Vincennes

-Entretiens avec Miriam Borowsky

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